Les voiture électriques et les voiture thermique
Augmentation de production des voiture à motorisation électrique

Tesla Model 3, Dacia Spring, Mini electric, MG ZS… La liste des voitures à motorisation 100% électrique disponibles en concession n’en finit pas de s’allonger. Et la tendance ne semble pas près de s’inverser.
Depuis maintenant plusieurs mois, il ne se passe pas une semaine sans qu’un projet ou un concept de véhicule électrique dont la commercialisation est planifiée à plus ou moins long terme ne soit dévoilé.
Mais plus encore, d’Audi à Alfa-Romeo en passant par Mercedes-Benz ou encore Volvo, les constructeurs de la planète annoncent l’un après l’autre la disparition totale des moteurs thermiques de leur catalogue à plus ou moins longue échéance.
Et pourtant, si la plupart des instances politiques et médiatiques répètent à loisir que le passage à l’électrique est perçu comme une avancée, voire « un horizon acceptable et accepté par tous », il semble
que la réalité ne soit pas aussi simple.
La voiture Thermiques vs électriques
Une récente étude de l’Ifop pour le fournisseur d’énergie OVO Energy France listait les préférences des Français en termes de motorisation. La question posée était la suivante : « Thermiques vs électriques, Les Français vont-ils passer à la seconde ? »
Les personnes sondées, toutes âgées de 18 ans et plus était au nombre de 1007 au total.
L’analyse des résultats montre que sur ce point, l’enthousiasme des Français pour le véhicule électrique reste bien plus mesuré que celui des décisionnaires et communicants cités plus haut.
Disparation des voitures thermiques
Tout d’abord, si une majorité d’entre eux pensent que les voitures thermiques auront disparu de la circulation d’ici 2040 au profit des véhicules électriques, seulement 56% ont une image positive de ces dernières.
A l’inverse, ils sont encore près de 80% à plébisciter la voiture fonctionnant à l’essence. Il s’agit même du 3è moyen de transport le plus aimé par les Français juste après le vélo et le TGV.
Plus étonnant, non seulement la voiture hybride, mais aussi le diesel et même
l’hydrogène devancent la voiture électrique en termes d’opinion favorable.
Et, comme on peut s’y attendre, cette opinion se confirme dans les intentions d’achat. A la question « si vous deviez faire l’acquisition d’une voiture dans l’année qui vient, sur quelle motorisation se porterait votre choix »,
la voiture thermique arrive toujours largement en tête, rassemblant 41% des suffrages. Suivant :
- L’hybride pour 32%
- La voiture électrique à seulement 15%
- l’hydrogène comptant pour 8%
- et enfin le gaz naturel pour 4%
La question qui se pose est donc la suivante :
Les causes du désamour pour le véhicule électrique
Faiblesses des véhicules électriques
Tout d’abord, et ce ne sera probablement pas une surprise les faiblesses des véhicules électriques actuels. La même étude listait les freins à l’achat des véhicules électriques.
Les 5 réponses les plus citées reprenaient des arguments rationnels et vérifiables. Jugez plutôt :
- La faible autonomie des voitures électriques
- Le cout d’achat de la voiture électrique par rapport au thermique
- Le manque de bornes de recharge disponibles sur le territoire
- La crainte de ne pas pouvoir faire réparer son véhicule électrique aussi facilement qu’une voiture thermique
- L’offre en voiture électrique limitée chez les constructeurs
Appréhension du consommateur de voiture électrique
La 2ème raison, moins rationnelle celle-là, a très probablement à voir avec une appréhension du consommateur en rapport avec la nouveauté du concept. C’est que la voiture équipée d’une motorisation thermique reste encore très majoritairement le moyen de transport quotidiennement le plus utilisé .
les arguments environnementaux du voiture électrique
3è cause du manque d’image des voitures électriques dans la population française : les arguments vantant les bénéfices environnementaux du passage au véhicule électrique ne semblent pas convaincre l’acheteur autant que le politique.
Le rapport révélait en effet que pas plus de 50% des interrogés pensaient que la voiture électrique était meilleure que son équivalent thermique pour l’environnement. Mais plus encore, les considérations environnementales associées à un véhicule semblent n’avoir qu’un effet limité dans le choix de celui-ci. Et de manière plus précise, la mobilité verte ne semble pas une priorité des Français interrogés.
Exemple : à la question « Le fait qu’un candidat à la prochaine présidence de la république soutienne les mobilités à faible émission de CO2 pourrait-il vous inciter à voter pour lui », seuls les 15 -35 ans répondaient majoritairement de façon favorable à cette question. Entre 50 et 64 ans, ils ne seraient plus qu’un tiers à considérer la mobilité à faible émission de CO2 comme sujet politique essentiel.
Si on rapproche ces résultats de l’âge moyen de l’acquéreur de voiture neuve qui en 2020 approchait 56ans, il est aisé de comprendre que la préoccupation en termes de faibles émissions de CO2, argument de poids dans le choix d’une motorisation électrique reste minoritaire au moment de l’achat d’un véhicule neuf.
Image positive de la voiture thermique contre électrique
4è raison, une répartition territoriale inégale Si l’image positive de la voiture thermique reste certes très présente en France, l’analyse des résultats à la lumière du lieu de domiciliation de la personne sondée est plus qu’intéressante.
la voiture diesel reste très majoritairement plébiscitée sur tout le territoire. Récoltant 84% des suffrages favorables dans les communes rurales, elle rassemble tout de même 77% des satisfaits dans les agglomérations urbaines de province ainsi que sur Paris et sa banlieue.
L’essence pour sa part contente 78% des communes rurales, 70% des communes urbaines
de province mais seulement 56% des parisiens.
C’est qu’à Paris le deuxième mode de propulsion préféré n’est pas l’essence mais l’électrique. Avec 60% d’opinion favorable, la capitale précède les communes urbaines de province s’affichant à 58%. Les habitants des communes rurales, plus partagés, ne plébiscitent l’électrique qu’à 50%.
Des résultats en demi-teinte donc pour ce mode de propulsion. Mais ce n’est pas tout. Car le classement en deuxième position de l’électrique à Paris est également à rapprocher du taux de foyers possédant une automobile. Si, sans surprise en zone rurale, le nombre s’approche de 100%, en région parisienne il chute à 68% et même à 34% pour Paris intramuros.
Ainsi non seulement la motorisation électrique n’arrive à s’imposer comme gagnante dans aucun cas de figure, mais les seuls Français à la plébisciter timidement sont aussi ceux qui proportionnellement possèdent le moins de voitures.
Image de véhicule électrique
5è et dernière raison non abordée par ce rapport. Une image de véhicule sans saveur. Leurs propriétaires vous le confirmeront, les sensations prodiguées par une voiture électrique sont différentes de celles connues à bord d’un véhicule embarquant un moteur à combustion interne.
Il y a d’abord l’absence de bruit ou de vibrations en provenance du moteur. Mais aussi des accélérations perçues comme très vives, conséquence de la capacité du moteur électrique à délivrer son couple maximum dès les plus bas régimes de rotation et de manière lissée sur la quasi-totalité de sa plage de fonctionnement. Nombre de conducteurs saluent également un frein moteur important, effet de la transformation de la motorisation en génératrice au ralentissement et freinage.
Seulement voilà, dans la plupart des cas, si les accélérations et reprises du véhicule électrique sont certes de bons niveaux, la linéarité des montées en régime laisse souvent l’amateur de sensation automobile sur sa faim.
De plus, si le son et les vibrations en provenance du moteur sont certes redoutés du conducteur en recherche de calme et de douceur, ils ont à l’inverse été systématiquement associés au plaisir de conduite des voitures considérées comme sportives et ce depuis le début de l’histoire de l’automobile.
Leur disparition dans le cas du véhicule électrique a donc dans l’esprit de beaucoup de conducteurs l’effet suivant : une image de voiture distillant peu de sensations.
Et ce d’autant plus que l’offre sur le marché de véhicules à la motorisation 100% électrique positionnés et vendus comme sportifs est à ce jour extrêmement réduite. Et même totalement inexistante dès lors que l’on s’intéresse à la catégorie des véhicules non luxueux.